Les couloirs parallèles de Madre de Dios

La plus part des voyageurs viennent à Puerto Maldonado y passer trois jours pour profiter de cette porte d’entrée dans la forêt amazonienne. C’est vrai qu’elle est belle, facile d’accès à partir du moment où on a un bon guide, riche et pleine de ressources. On peut y faire des promenades sur la canopée, on y entre par une virée en pirogue, on y visite des communautés natives, on y dort dans des beaux lodges, on y découvre les richesses des plantes pharmaceutiques qui nous ouvrent les yeux sur les ressources vitales de cette forêt, on y teste d’ailleurs l’ayahuasca accompagné par un chamane, pour les plus téméraires. Le corridor touristique de Madre de Dios a tout pour plaire, et nous l’avons testé, apprécié, validé (bien que nous commencions sérieusement à savourer de moins en moins les couloirs à touristes, même si celui-ci n’atteint pas encore le niveau d’une autoroute).

Nous avons eu la chance de rester deux semaines à Puerto, et de connaitre un autre couloir. Celui-ci ne croise pas celui des touristes. C’est le couloir complexe des chercheurs d’or. Trafic humain, pauvreté, déforestation, pollution au mercure : dans un autre registre, tout y est également. Et pourtant, les communautés natives s’y accrochent : depuis toujours, elles ont l’habitude d’y puiser leurs revenus, en agglomérant les fines paillettes d’or à coup de mercure. Et qu’importe si le gouvernement tente de les y empêcher en dynamitant leur matériel, en leur interdisant d’acheter du carburant, ou de chercher dans le lit de la rivière. Leur seul espoir de revenu se trouve maintenant dans les profondeurs des sols, à coup de forte déforestation impressionnante…

Leur seul espoir ? Non finalement. Car l’ONG Terre des Hommes Suisse, en partenariat avec les acteurs locaux d’Agrobosque développe une source de revenus alternative avec l’implantation de cacao. Ce programme a pour ambition de trouver un marché d’exportation du cacao d’ici trois ou quatre ans, le temps que les premiers plans donnent leurs premiers fruits. Ce sont à ce jour une bonne trentaine de sociétaires membres de la coopérative qui peuvent planter chaque année un hectare de cacao, et reprendre ainsi espoir sur un développement durable de leur région, en trouvant une source de revenus plus fiable.

Dream Stay

Rien ne filtrera ou presque de nos vacances à Bali. A peine verrat-t-on le dos de Jérômine attablée au restau. Il faisait beau et chaud, la piscine était douce, nous étions fatigués de nos escapades volcaniques.

Aladin lui en profitait quand même pour s’entrainer aux films institutionnels d’hôtel, pour le grand plaisir du gérant bien sûr. Qui sait, si, sans le sous en fin de voyage, nous ne pourrions pas dealer nos nuits contre des drones de films !

Un film qui ressemble à un point final sur l’Asie, une beauté calme et déjà nostalgique…

On a vu le Borobudur !!

Enfin, on a essayé de le voir, parce qu’il y avait beaucoup de monde…

Et puis après on est allés voir le Prambanan sur le chemin du retour. Mais la lumière était vraiment sans intérêt… Alors je me suis dit que j’avais eu mon quota de temple pour cette année. Et puis passer après Angkor n’est pas choses aisée !

Où sont les Thaïlandais ?

Suite à notre article sur nos déceptions culinaires, certains d’entre vous nous conseillent d’aller manger chez l’habitant. Oui mais voila …

À Bangkok, nous avons pensé que c’était normal, nous étions à la capitale. C’est vrai qu’à Paris aussi il peut sembler difficile de trouver un vrai Parisien.

À Khao Sok, nous étions en pleine jungle. Nous avons pensé qu’après tout, si tout n’avait pas été organisé pour les touristes, nous n’aurions peut être pas la chance nous non plus de pouvoir nous retrouver au milieu de ces paysages extraordinaires. Alors que le petit village au bord du parc national ne comprenne que des huttes-hôtel et des boutiques de massages pouvait se comprendre … Que le village flottant en plein cœur du lac n’ait été construit que pour les touristes les plus téméraires nous avait finalement bien arrangé, reconnaissons-le …

À Railay, nous avons voulu goûter à la plage. Nous avions d’office éliminé les Phuket certainement trop bondée, Ko Phi Phi trop connue pour ses full moon party, ou autre baie de Phang-Nga et sa fameuse James Bond Island… Et pourtant, ici aussi nous nous sommes retrouvés entre nous hélas. J’entends par là entre touristes. Entre toutous pourrais-je presque dire, trimballés de minibus en bus VIP quasiment sans comprendre ce qui nous arrivait. Certes l’éventail du catalogue est large et plaisant, allant du bungalow pour hippies à l’hôtel pour millionnaires sur « la plus belle plage du monde ». La communauté touristique probablement assez internationale, quoi que très européenne, aurait pu nous intéresser si nous avions été curieux de rencontrer les sosies de Brad Pitt ou de Lara Kroft. Mais tout cela ne nous offrait encore une fois pas la possibilité de découvrir l’autochtone…

Alors la Thaïlande est elle un énorme parc touristique ayant vendu son âme pour le plus grand plaisir des plus privilégiés de la planète ? Ou bien n’avons nous pas su passer entre les mailles du filet pour voyager plus intelligemment, et aller à leur rencontre ? Nous avions pourtant réussi en Inde, cela ne peut donc pas tenir qu’à nous …