Le patrimoine mondial

Les lieux inscrits sur la liste du patrimoine mondial ont été étudiés et retenus par l’UNESCO. Ils sont d’une beauté ou d’une architecture incroyable et extraordinaire. Si l’UNESCO les protège et les défend de toutes tentations de dégradation c’est pour que les Hommes puissent préserver ces endroits sur cette terre,  qui compteront à jamais dans leur histoire.

Pour faire partie du patrimoine mondial, les lieux doivent respecter au moins un des dix critères établis par la Convention du patrimoine mondial. Dans ces critères, on compte principalement le fait de témoigner d’une civilisation et d’établissements de traditions humaines qui soient représentatifs d’une culture. On compte également les lieux témoignant de l’évolution de la nature ; des animaux et des plantes, mais aussi ceux qui sont issus d’une architecture stratégique et admirable, magnifique et extraordinaire. Peuvent faire à leur tour partie du patrimoine mondial les lieux abritant et préservant des espèces menacées et en voie de disparition, puisque l’UNESCO se doit de protéger la terre et ses merveilles naturelles y vivant.

Durant notre voyage, nous avons pu en voir un bon paquet. En Inde, Agra et son fort rouge réputé pour son architecture, sa grandeur grandiose sans pour autant négliger la beauté des lieux. Le Taj Mahal connu pour la beauté de ses murs incrustés de pierres précieuses et son architecture symétrique remarquable, sans oublier son histoire mythique. Les multiples temples de Kadjuraho qui trônent dans des jardins entretenus. Les représentations diverses de l’amour les rendent uniques. Le chemin de fer de Darjeeling parce qu’il traverse des paysages d’altitude exceptionnels pendant la longue durée de 3 heures, pour 24 km.

 

Au cambodge, nous avons inévitablement visité les temples d’Angkor qui sont protégés par l’UNESCO pour la beauté de leur architecture et les différentes sculptures qui sont incrustées dans leur murs. L’art Khmer d’Angkor ayant influencé une très grande partie du pays est également reconnu pour ce talent.

Disposé en forme de lotus, l‘ensemble de Borobudur en Indonésie représente parfaitement l’art et la matérialisation des croyances indonésiennes puisque la fleur de lotus est celle sacrée de Bouddha. Sa pyramide à niveau a également fait pencher le choix de l’UNESCO dans la balance.

En Australie, nous avons pu traverser une partie de la région des montagnes bleues réputée pour sa grande étendue d’Eucalyptus et également pour sa flore majestueuse qui fait de la région un bien important du patrimoine mondial. De retour à Sydney, il nous fallut absolument apercevoir pour le moins, son opéra, classé au patrimoine mondial pour son architecture incroyable et représentative de l’imagination concrétisée du XXème siècle.

Au Chili, c’est le centre historique de la deuxième ville de ce pays : Valparaiso ou Valpo pour les intimes qui est compté parmi les lieux du patrimoine mondial. En effet la beauté urbaine colorée de ce quartier le révèle être un bien de l’UNESCO. Les milliers de maisonnettes montées et dressés le long de plusieurs collines accentuent davantage la beauté du lieu.

En Argentine, nous sommes allés dans le parc national d’Iguazu.  Il est dit bien de l’UNESCO pour sa biodiversité de plantes, d’oiseaux, de mammifères marins et terrestres et d’invertébrés incalculables. Mais également pour ses impressionnantes chutes d’eau très nombreuses qui sont les plus grandes, les plus puissantes, et les plus grandioses du monde dans un cadre vert tout à fait remarquable par la tropicalité des plantes et la forêt en elle-même.

Au Brésil, c’est Rio de Janeiro qui fait partie du patrimoine mondial. La beauté croissante de cette ville perchée entre les montagnes et la mer fait d’elle une des plus belles villes du monde, parmi les plus grandes. Ses nombreux monuments naturels ou issus d’une construction humaine, tels que le corcoavado, ou le Christ rédempteur, le pain de sucre et sa baie très connue attirent l’admiration des voyageurs et de nombreux auteurs. Rio est une ville surprenante.

En Bolivie, premier bien que nous avons visité : la ville de Potosi. En réalité, c’est surtout la montagne qui surplombe cette ville qui en fait d’elle un bien. Les gisements gigantesques d’argent font d’elle une ville à préserver en toute priorité, d’autant plus qu’elle est classée depuis cette année sur la liste des sites en danger, à cause des exploitations minières incontrôlées. Ensuite, nous avons visité l’hispanique ville de Sucre qui regorge un centre plein d’histoire et de cultures du pays mélangées à celles importées d’Espagne. Mais la Bolivie compte un troisième bien, le dernier que nous ayons pris plaisir à visiter et à y découvrir sa riche histoire : Tiwanaku. Les ruines témoignent d’une culture et d’une civilisation andine qui y sont pour beaucoup dans le développement de la vie et de l’histoire préhispanique. Enfin, et nous l’avons appris récemment car c’est nouveau de cette année : Qhapaq Nan, le réseau de routes andins qui traverse bien des pays de l’Amérique du Sud. Il serpente entre les montagnes et offre une vue incroyablement unique témoignant du savoir-faire des Incas.

Au Pérou, deux villes que nous avons successivement visitées font partie du patrimoine mondial et ne sont autres que Arequipa et Cusco. Cette dernière ayant été sélectionnée pour son parfait témoignage de la civilisation des Incas au Pérou. Arequipa, elle, est une ville sélectionnée pour son centre culturel retraçant l’histoire du peuplement colonial contraint par la nature sauvage qui entoure Arequipa.

Enfin, il y a les points moins positifs et magnifiques que ceux décrits plus haut. En effet, le patrimoine mondial et les biens qu’il préserve ont les inconvénients de leurs avantages. Car plus le tourisme fait rage, et plus le lieu préservé, naturel et jugé comme étant une merveille de la nature se dégrade.

 

Prenons l’exemple du Macchu Picchu, un grand territoire tapis de ruines au creux d’un nid dans de hautes montagnes, de quoi vous épater grandement certes, mais pourtant les touristes et les bus y grimpant par milliers sont une menace. Une menace qui risque de provoquer très probablement son effondrement, et son équilibre dans le creux des montagnes ne sera plus. C’est en partie pour cette raison que nous avons jugé bonne et solidaire que nous ne mettrons pas les pieds au Macchu Picchu.

Mais si nous avons déjà vu bon nombre de lieux du patrimoine mondial, nous savons que le reste du Pérou et le Mexique nous en réservent d’autres. Nos apprentissages dans le monde sont en partie dus à nos visites de ces biens très instructifs et mythiques dans le monde.

Leurs ancêtres de Tiwanaku

Cet article a été écrit à quatre mains. La partie en italique est rédigée par Athéna.

La Bolivie est pour nous l’occasion de bien des découvertes et des questionnements. C’est le premier pays d’Amérique latine où nous rencontrons une population indigène si présente ! Evo Morales, premier président d’origine indigène développe d’ailleurs beaucoup les droits de ces populations, n’en déplaise à certains … Nos réflexions sur la colonisation vont donc bon train : pourquoi sent on si peu de descendance espagnole ou européenne aujourd’hui en Bolivie, par rapport à l’Argentine par exemple ?
Nous avons vu à Potosi comment l’Espagne a pillé la montagne d’argent et construit sa richesse ici même. Nous découvrons maintenant à Tiwanaku une civilisation fort instruite et savante qui vécu là avant, et bien plus longtemps que les Incas.

HISTOIRE

Le peuple de Tiwanaku (ou Ti-oua-na-kou) a vécu dans une période pré-inca. Ils sont une des civilisations qui a vécu le plus longtemps dans l’histoire de l’Amérique, bien plus que les Incas. En effet, on sait que ce peuple a eu près de 3000 ans d’existence, soit de 1500 avant notre ère jusqu’à + 1200. On sait aussi de Tiwanaku, d’après des recherches scientifiques et archéologiques, qu’ils étaient très avancés. On les disait des savants pour leurs nombreux savoirs et manière de faire. Ils pénétraient dans la science de l’astrologie et connaissaient bien ce domaine. Des bassins d’eau reflétant le ciel leur permettait d’observer les étoiles nettement s’il n’y avait pas de mouvement et sans avoir la tête en l’air, pour ainsi pouvoir les étudier dans une pratique plus aisée et pendant plus longtemps. En 1500 avant l’an zéro, ils utilisaient particulièrement bien les métaux, et l’agriculture faisait partie de leur quotidien grâce à l’eau qu’ils parvenaient à gérer pour les cultures, dans cette saison où les pluies sont inégales pendant l’année…

NOTRE VISITE

Grâce à notre fabuleux guide, attrayant et très compétant, qui s’est mis en quatre pour nous expliquer ce lieu plein de richesses et qui faisait de son mieux pour que nous puissions comprendre son espagnol, nous avons pu imaginer leur mode de vie, et voir des choses fascinantes.
En premier lieu, nous sommes entrés dans un musée que nous croyions rempli d’objets retrouvés enfoui dans la terre, mais à notre grande surprise, il n’y avait qu’une seule chose, ou deux, mais qui valent largement plus que ce à quoi nous nous attendions. Entrés dans la première pièce, nous nous retrouvions face à une porte plutôt étrange, simplement dressée verticalement, sans aucun ornement, ou alors, effacés par le temps. Notre guide nous expliquait que cette porte n’était autre que la porte des étoiles, sœur de deux autres : la Porte du Soleil et la porte de la Lune. Nous la surnommions la Stargate et étions contents de pouvoir passer à travers sous le flash d’une photo.

La porte des étoiles

La porte des étoiles

En second et dernier lieu, nous entrions dans une salle on ne peut plus sombre, éclairée seulement par quelques lumières installées au sol. Au centre, régnait une statue de 10 mètres, dont 3 étaient enfouis sous terre, attirant instantanément notre regard, nous voyions des décorations que nous avons retrouvées de part et d’autre du site, mais surtout : les deux mains gauches. Non pas deux d’un même côté, mais le pouce du même côté. Ces mains marquèrent une pause dans notre visite, cette statue se révélait être un monolithe (taillée dans une seule pierre), et nous l’avons retrouvée bien des fois dans notre visite de Tiwanaku.

dej14-tdm18-num-48

Vint ensuite un second musée, qui lui, correspondait largement au genre de musée que nous nous attendions à visiter. Non pas que le premier musée était ennuyeux, bien au contraire, mais composé d’une porte et d’une statue (certes plus qu’incroyables), nous restions sur notre faim. Dans ce second musée, nous nous faisions un plaisir de visiter les poteries à travers les âges de Tiwanaku. À notre grande surprise, nous pûmes même tomber sur des présentoirs de poteries Incas, on ne savait pas vraiment ce que ces pots et œuvres faisaient ici mais étions très contents de pouvoir faire la comparaison entre ces deux civilisations et leurs poteries. Trônait au centre de la dernière pièce du musée, une momie, bien après les momies égyptiennes selon notre guide. Cette momie avait le corps étrangement court. Enveloppée dans un cocon en paille tressée, nous ne pouvions pas bien voir dans quelle position était le squelette. Nous faisant une drôle illustration – les genoux et le front dans son pull – notre guide nous fit comprendre que les momies du peuple de Tiwanaku avaient en réalité, les mains entourant leur genoux, et étaient en position assise. Un peu plus tard, dans la visite, Freddy – le guide -, nous expliquait que la posture des momies était due au fait que cette civilisation croyait à la renaissance, une fois la mort passée, et les mettait ainsi dans la position dans laquelle sont les bébés dans le ventre de leur mère.

Notre guide se met en quatre pour nous expliquer les momies

Notre guide se met en quatre pour nous expliquer les momies


Nous marchions ensuite dans un chemin sinueux qui nous menait à un temple en ruine, où l’on pouvait observer la différence entre les constructions de Tiwanaku et celles refaites par les équipes du site pour au moins maintenir la moindre des apparences de ce vieux temple. À notre très grand étonnement, nous pûmes observer les côtés très droitement taillés des pierres antiques. Plus plates et perpendiculaires entre elles que les briques récentes, on se demandait à maintes et maintes reprises à quels outils miraculeux ces hommes avaient recours pour tailler d’aussi droites pierres.

dej14-tdm18-num-53

Continuait ensuite notre visite vers une des trois portes sœurs. S’il y avait une horde de touristes regroupés autour de la Porte du Soleil, nous pûmes tout de même observer les magnifiques décors gravés dans la pierre de ce portail. Quinze condors du Soleil à gauche et quinze guerriers du Soleil à droite de l’ouverture de la porte, on n’a jamais vraiment su à quoi correspondaient ces 30 petits dessins répétitifs, mis à part le fait que ces gravures sont magnifiques. Si la Porte du Soleil est un simple arc dressé verticalement, on était contents d’apprendre néanmoins que ce portail était d’une grande utilité dans l’agriculture de la civilisation de Tiwanaku. En effet, c’est sur le chemin du retour que Freddy nous fit une illustration de l’utilité de la Porte du Soleil, qui est en fait, un cadran agricol. Grâce à quelques santons disposés dans le sable, par le guide, et son miraculeux miroir de poche qui reflétait un rayon de soleil sur son installation, nous pûmes deviner que selon l’emplacement de l’ombre sur la porte, les Hommes de Tiwanaku s’informaient de l’avancement de leurs cultures.

La porte du soleil

La porte du soleil

Sur le chemin du retour, Freddy nous contait gentiment le mode de vie de ce peuple. Dont la réponse à la question « Qu’est-ce qu’une famille typique ? ». Nous en étions fascinés. Oui parce que ce n’est pas juste un père, une mère et un fils. Non. À Tiwanaku, c’est un père, une mère et trois enfants, qu’ils soient fils ou fille. À la naissance d’un des enfants, très généralement à la naissance du troisième, les mères avaient un moyen de contraception étrangement simple et efficace. Un jus d’orties, qui n’est buvable qu’à l’accouchement et qui permet de ne pas tomber enceinte durant les cinq prochaines années.

Aussi, le guide nous disait que les Hommes de Tiwanaku croyaient en des Dieux qui, selon eux, offraient ce que désiraient les Hommes si leur prière étaient ponctuées par un sacrifice humain. Si les récoltes n’étaient pas bonnes, si la saison était défavorable aux cultures, si la guerre faisait rage ou que sais-je encore, la population de Tiwanaku tuait un humain de leur civilisation pour l’offrir aux Dieux et satisfaire leur faim.

Enfin, avant de remonter dans le bus, Freddy terminait son récit avec le solstice du 21 juin. Mais qu’est-ce que ce solstice ? Un jour bien important dans l’année du peuple. Il marque la fin de la saison agricole et permet ainsi à Tiwanaku de prier pour la prochaine et ainsi récolter des cultures suffisantes aux besoins du peuple. Le 21 juin est sans doute le jour le plus important. Il est d’ailleurs encore célébré aujourd’hui sur le site, en ruine.

Au centre du temple, notre guide nous aide à comprendre l'énergie du soleil

Au centre du temple, notre guide nous aide à comprendre l’énergie du soleil

Après avoir découvert cette civilisation pré-incas, nous sommes maintenant éveillés et encore plus curieux d’aller découvrir la civilisation incas que nous découvrirons certainement dans notre prochain pays, le Pérou.